Cette semaine et pour la première fois, une dĂ©lĂ©gation de l’Institution s’est envolĂ©e pour l’Islande, Terre de Glace et de Feu. Suivez leur pĂ©riple Ă la dĂ©couverte de cette Ă®le aux merveilles gĂ©ologiques inĂ©galĂ©es.
Jour 1 : Un temps inespĂ©rĂ© avec un soleil gĂ©nĂ©reux qui a permis de profiter d’une belle journĂ©e de dĂ©couvertes. EntrĂ©e immĂ©diate dans le thème du sĂ©jour au cours de cette 1ʳᵉ excursion dans la pĂ©ninsule des Reykjanes pour dĂ©couvrir la partie Ă©mergĂ©e de la dorsale ocĂ©anique, limite des plaques tectoniques. Chacun a pu s’amuser Ă franchir le « pont entre les continents » pour passer en quelques pas de l’Europe Ă l’AmĂ©rique du Nord et vice-versa ou dĂ©ambuler dans la faille qui les sĂ©pare.
Puis route vers les eaux siliceuses et bleutĂ©es du « blue lagoon » Ă travers des champs de lave qui s’Ă©tendent Ă perte de vue, non sans se priver de tester les vertues bĂ©nĂ©fiques de ces eaux pour adoucir une peau qui n’en a sans doute pas encore besoin. Après cette mise en jambes, montĂ©e Ă la rencontre du volcan FRAGADAJFALL et des coulĂ©es de lave solidifiĂ©es il y a Ă peine quelques mois suite Ă son Ă©ruption spectaculaire de l’an dernier. Si l’Ă©ruption s’est arrĂŞtĂ©e, le souffle chaud qui se ressent Ă travers les fissures çà et lĂ permet de se rappeler que le volcan ne demande qu’Ă se rĂ©veiller… Fin de la journĂ©e sur le site de SELTUN, dans un dĂ©cor colorĂ© d’oĂą l’eau Ă haute tempĂ©rature ruisselle entre les cuvettes de boue bouillonnante et les jets de vapeur sulfureuse.
Fin de journĂ©e par quelques prĂ©sentations, en anglais, sur diffĂ©rents sujets prĂ©parĂ©s autour du thème de l’Islande.
Une journée bien remplie…
Jour 2 : De mĂ©moire d’islandais, on n’avait pas vu deux jours consĂ©cutifs de plein soleil depuis longtemps et des tempĂ©ratures estivales dĂ©jĂ atteintes en avril. Il faut croire que les Ă©lĂ©ments Ă©taient avec nous. Ça tombe bien, c’est justement ce que nous Ă©tions venus chercher : la terre, l’eau, le feu… Sachant que cela n’allait pas durer, nous n’avons pas boudĂ© pas notre plaisir pour vivre cette journĂ©e avec intensitĂ©.
Si la journĂ©e d’hier Ă©tait « tectonique », la journĂ©e de mardi permit d’aborder la question du dĂ©veloppement durable et plus prĂ©cisĂ©ment des Ă©nergies renouvelables. Visite de la nouvelle centrale gĂ©othermique qui produit une grande partie de l’Ă©lectricitĂ© consommĂ©e en Islande et notamment dans la rĂ©gion de la capitale. Quasiment 100% de l’Ă©lectricitĂ© est produite dans le pays Ă partir d’Ă©nergies renouvelables (gĂ©othermie et barrages hydroĂ©lectriques), un concept qui ne manquera pas de cheminer dans les esprits de nos jeunes futurs citoyens.
Après cette matinĂ©e très technique, c’est la nature qui a repris ses droits l’après-midi pour envisager la gĂ©othermie sous un tout autre aspect. Après l’entrainement d’hier, c’est une nouvelle heure de randonnĂ©e dans la montagne sur un sentier balisĂ©, serpentant entre quelques nĂ©vĂ©s rescapĂ©s du dernier hiver, qui nous attendait. Si le dĂ©nivelĂ© n’a pas Ă©tĂ© quantitativement mesurĂ©, nos jambes peuvent tĂ©moigner qu’il Ă©tait bien rĂ©el.
La rĂ©compense Ă©tait Ă la hauteur de l’effort et , au bout du chemin, chacun a pu profiter d’une baignade comme il n’en avait jamais vĂ©cu dans un « spa » naturel formĂ© par une rivière d’eau chaude. On aurait bien prolongĂ© encore longtemps cette belle expĂ©rience d’autant que la tempĂ©rature extĂ©rieure Ă cette altitude, n’a pas beaucoup aidĂ© les organismes Ă s’extraire d’une eau Ă plus de 30°.
En fin d’après-midi, il a fallu rentrer pour la 3e activitĂ© de la journĂ©e et la dĂ©couverte de Reykjavik sous forme d’un jeu de piste, version 2.0 avec whatsapp. Dix sites particuliers (bâtiments, statues, sculptures…) Ă retrouver dans un pĂ©rimètre limitĂ© autour du centre ville Ă l’aide de simples photos reçues sur son tĂ©lĂ©phone. Des selfies Ă envoyer pour valider son objectif et des dĂ©fis Ă relever, vidĂ©os Ă l’appui, pour pimenter le tout . Ceux qui ont rĂ©ussi Ă faire prononcer une phrase en français Ă un passant islandais qui voulait bien se prĂŞter au jeu s’en sont particulièrement bien sortis mais arriver Ă rĂ©pĂ©ter une phrase en islandais d’un autre passant tout aussi coopĂ©ratif que le premier, mĂ©ritait bien Ă©galement la considĂ©ration du jury.
Nombre de photos et vidĂ©os garderont trace de cette journĂ©e ensoleillĂ©e, mais c’est surtout dans les esprits qu’elle sera gravĂ©e pour longtemps.
Jour 3 : Après la tectonique et le dĂ©veloppent durable, c’est la dĂ©couverte de la culture et de l’histoire islandaise qui a marquĂ© notre 3e journĂ©e. L’histoire d’abord en remontant le temps jusqu’Ă la colonisation viking grâce Ă la visite de « The settlement exhibition », site d’une des toutes premières maisons Ă l’origine de la fondation de la ville.
La culture ensuite. Nous avons pu la dĂ©couvrir d’abord au musĂ©e maritime. C’est celle d’un pays situĂ© au milieu de l’ocĂ©an qui a façonnĂ© son histoire , son Ă©conomie et d’une façon gĂ©nĂ©rale toute sa sociĂ©tĂ© . Chacun a pu se glisser dans les habits d’un marin-pĂŞcheur du grand nord, et dĂ©couvrir toutes les facettes de l’industrie de la pĂŞche. Du dĂ©chargement de la cargaison sur le quai, jusqu’Ă l’assiette du consommateur, rien n’aura Ă©chapper Ă nos apprentis ichtyologues.
La culture encore avec la rencontre de la jeunesse islandaise d’aujourd’hui et plus particulièrement une douzaine d’Ă©lèves du lycĂ©e Kvenno avec lequel certains contacts ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© Ă©tablis par vidĂ©os interposĂ©es. Quelques moments partagĂ©s, quelques phrases Ă©changĂ©es en anglais et ce sont dĂ©jĂ de nouveaux liens qui pourraient se renforcer.
Dans cette journĂ©e principalement culturelle, la science n’a pas Ă©tĂ© oubliĂ©e puique c’est Ă l’Institut des Sciences de la Terre qu’elle a commencĂ©. Nous y avons Ă©tĂ© accueillis par l’une des volcanologues, responsable du centre de recherches, qui nous a prĂ©sentĂ© les particularitĂ©s de la gĂ©ologie islandaise , les mĂ©thodes de surveillance des volcans, et les caractĂ©ristiques des principales Ă©ruptions rĂ©centes. De quoi donner du sens aux notions dĂ©jĂ vues en classe ou Ă celles qui le seront bientĂ´t en DNL ou en spĂ©cialitĂ© SVT. Ce fut enfin un bel exercice linguistique pour suivre une heure trente de confĂ©rence scientifique en anglais et l’on ne peut que saluer les efforts de concentration dont chacun a pu faire preuve pour ne pas perdre le fil.
On ne terminera pas le rĂ©cit de la journĂ©e sans le bulletin mĂ©tĂ©o mĂŞme si celle du jour serait Ă oublier. On savait bien qu’après deux jours de soleil, il fallait s’attendre au retour d’une mĂ©tĂ©o vĂ©ritablement islandaise avec ce que cela comporte en terme d’humiditĂ©. Heureusement, les activitĂ©s du jour Ă©taient en intĂ©rieur. Tout Ă©tait prĂ©vu !….
Jour 4 : c’est sur le thème de la biodiversitĂ© qu’a Ă©tĂ© principalement placĂ©e notre 4e journĂ©e Ă Reykjavik. Le temps Ă©tait redevenu dĂ©gagĂ© ce matin pour visiter le centre PERLAN, un concentrĂ© de toute l’Islande sur le mĂŞme site : sa faune, et notamment sa grande variĂ©tĂ© d’oiseaux marins, sa gĂ©ologie et ses glaciers qui subissent plus que d’autres les effets du rĂ©chauffement climatique. Avant d’aborder cela et comme pour se mettre en condition, c’est une dĂ©ambulation dans un tunnel de glace Ă -15 °C qui Ă©tait proposĂ©e. Quelques courageux se sont risquĂ©s sur le trĂ´ne de glace, le temps d’une photo, avant d’entrer dans la partie interactive de l’exposition.Â
Chacun a pu apprĂ©cier la vue Ă 360° sur Reykjavik et ses environs du toit de l’Ă©difice, et s’est laissĂ© transportĂ© aux confins du système solaire, confortablement installĂ© dans son fauteuil au planĂ©tarium lors de la projection du film sur les aurores borĂ©ales. De quoi en prendre plein les yeux…
Et ce n’Ă©tait pas fini. Le temps redevenu couvert, voire pluvieux de l’après-midi n’a pas rĂ©ussi Ă entamer notre motivation pour aller Ă la rencontre des baleines Ă bosses. C’est dans la baie de Reykjavik que nous sommes allĂ©s les observer au cours d’une croisière pendant tout l’après-midi. L’inquiĂ©tude de savoir si elles allaient bien ĂŞtre au rendez-vous Ă©tait palpable jusqu’Ă ce qu’un 1er jet de vapeur, traduisant la prĂ©sence des cĂ©tacĂ©s Ă proximitĂ©, fut dĂ©tectĂ©. Puis d’autres se sont succĂ©dĂ©s, laissant apercevoir selon l’humeur des intĂ©ressĂ©es leur nageoire dorsale au moment de leur remontĂ©e pour respirer ou leur nageoire caudale avant une nouvelle plongĂ©e. La course aux images Ă©tait alors lancĂ©e : un Ĺ“il sur l’horizon, l’autre sur l’Ă©cran de son tĂ©lĂ©phone pour ĂŞtre prĂŞt Ă dĂ©gainer. ChassĂ©es pendant longtemps, notamment en Islande, les baleines constituent une belle illustration de la question de la biodiversitĂ©, de sa fragilitĂ©, et de l’impact de l’activitĂ© humaine sur les Ă©quilibres prĂ©caires des Ă©cosystèmes. Un problème que nos voyageurs ne sont pas près d’oublier.
Jour 5 : pour le dernier jour de notre pĂ©riple islandais, le soleil Ă©tait au rendez-vous comme le premier jour. Pour clĂ´turer ce sĂ©jour, nous sommes partis faire l’excursion du « Le cercle d’or » toute la journĂ©e. Première Ă©tape au Parc Thingvellir, son lac et sa vallĂ©e, un site classĂ© au patrimoine mondial de l’UNESCO pour son histoire et la beautĂ© de ses paysages. Une histoire contĂ©e et mimĂ©e, par notre guide, l’un des rangers du parc. C’est lĂ encore la limite entre les 2 plaques tectoniques, dĂ©jĂ repĂ©rĂ©e au sud de l’Ă®le le 1er jour par un fossĂ© Ă©troit, mais large de plusieurs kilomètres Ă ce niveau.
Deuxième Ă©tape, pique-nique Ă GEYSIR pour admirer le fameux geyser qui crache son panache d’eau et de vapeur toutes les 5 minutes environ. Attention au sens du vent !
Enfin, la dernière Ă©tape nous a conduit aux chutes de Gullfoss, les chutes d’or. Lorsque le soleil est prĂ©sent et que ses rayons traversent la lĂ©gère bruine qui se dĂ©gage, un arc-en-ciel se forme et apporte un peu de couleur Ă ce paysage tout de noir et de blanc.